Fabrication des réserves de flottaison
Avant de refermer le bateau, les réserves de flottaison sont refaites. Il y en avait deux, chacune d'environ 1m50 de long et d'un peu plus de 15cm de diamètre. Les enveloppes en plastique étaient déchirées à plusieurs endroits et la mousse à l'intérieur était en mauvais état, elle s'effritait.
Il fallait donc les refaire. Le volume de flottaison de ces deux poches représentait environ 2 fois 25 litres, peut-être 2 fois 30 litres. Vu que le bateau complet avec son mât fait environ 110kg, je trouve que c'est un peu juste, d'autant que je ne sais pas quelle sera la robustesse du bateau après refermeture et si je ne risque pas la grosse voie d'eau en pleine mer !
Avec les nouveaux renforts des bancs et les trappes d'ouverture, je ne peux plus créer de grands boudins comme avant. 4 poches plus courtes seront placées sous les bancs, et 4 poches à l'avant dans le coffre avant. Je mesure les volumes de mousse de polystyrène extrudé utilisés et je place les morceaux dans des sacs en plastique costaud, des sacs à gravats, fermés ensuite par des colliers en plastique.
Sous les bancs, les morceaux de polystyrène sont assemblés entre eux à l'intérieur des sacs pour prendre la forme de la coque et des bancs car cette mise en forme ne doit pas bouger ou glisser pour éviter de coincer à la fermeture lorsque je retournerai le pont. Les sacs eux-mêmes sont scotchés au pont pour être fixés au bon endroit avant l'opération de fermeture.
La mousse des petits sacs qui seront à l'avant est découpée en petits cubes pour permettre de passer les sacs à travers la grande trappe et les glisser dans le coffre avant. Ces 4 sacs seront placés tout à la fin, après l'application du top coat et juste avant de refermer la trappe avant de façon étanche.
Les volumes de mousse dans les différents sacs sont les suivants : Deux sacs à l'arrière avec 12,5 litres de mousse chacun, deux sacs du milieu avec 6 litres chacun (pas beaucoup de place à cet endroit...), deux sacs placés à bâbord et tribord au fond du coffre à l'avant avec respectivement 22 litres et 17,5 litres, et enfin 18,5 litres répartis en deux sacs au milieu du coffre à l'avant. Bref on a 12,5 x 2 + 6 x 2 + 22 + 17,5 + 18,5 = 95 litres. Vu la mousse utilisée aussi pour fabriquer tous les renforts du pont et de la coque, les poutres avant et arrière de la coque et les demi-couples, le volume total de mousse dépasse largement les 110 litres et donc les 110 kg du bateau... qui ne coulera pas même si l'eau envahissait l'intérieur de la coque.
Collage et refermeture coque et pont, pose des vis centrales et du pied de mât
Vient l'étape cruciale de la refermeture du bateau. On est presque triste de faire disparaitre à l'abris des regards toute la chouette structure qui a été a remise en place... Je fais le tour dix fois de la coque et du pont pour être sûr que j'ai bien terminé tout ce qu'il fallait faire à l'intérieur. Nous faisons plusieurs essais de fermeture car la bordure faisant un V à l'avant il faut emboîter l'avant avant de poser l'arrière. La petite cale en bois qui règle le niveau du pied de mât est taillée et vérifiée trois fois, tellement vérifiée que je finis par maquiller les 3 écrous sertis que je suis obligé de remplacer…
J'emprunte des serre-joints à tous mes voisins pour en avoir une vingtaine et je prépare des poids divers et variés pour appuyer sur la coque arpès collage. Des sangles et des cales sont aussi préparées pour que coque et pont s'alignent bien à l'avant et à l'arrière. Je prépare aussi les vis et rondelles en inox qui seront placées dans les 6 paires de trous qui ont servis à fixer les couples : ces 6 paires vis resteront finalement en place pour renforcer la fermeture. J'ajoute aussi une 7ème paire de vis tout à l'avant, là où le pont a été découpé.
Pour coller les deux moitiés, une bonne quantité de résine époxy est mélangée à des fibres de verres découpées pour former une pâte épaisse qui ne coule pas. Le durcisseur qui a une durée d'une 1h30 nous laisse le temps de travailler tranquillement. Le pont et la coque sont encollés tous les deux tout le long des bordures, sur les découpes avant et arrière, et autour du puits de dérive. Je ne mets pas de colle là où le pont touchera simplement les couples et la poutre arrière de la coque. Pas de colle non plus au pied de mât.
On ferme ! Coque et pont sont assemblés. Les 7 paires de vis sont placées tout autour. Nous plaçons ensuite les trois vis du pied de mât et enfin les 7 vis dans le renfort à l'arrière de la dérive qui permettent d'ajuster pile poil les deux côtés de la découpe tout autour de la dérive. Des serre-joints viennent plaquer des tasseaux de bois tout autour de la bordure, par dessous, pour forcer les deux bords de la couture à être bien joints et plats. Des sangles plaquent le pont à l'avant et l'arrière, des poids sont placés un peu partout et deux planches prenant appui au plafond permettent de donner au pont à l'arrière la forme qui va bien pour qu'il soit bien aligné avec la découpe de la coque. Et on ne touche plus à rien pendant 48 heures...
A partir de maintenant, retourner le bateau va demander pas mal d'attention : il pèse pas loin de 80kg.
Stratification des découpes de la pointe avant et de l'arrière
Une fois la résine bien prise, on débarrasse le bateau de tous les serre-joints et autres poids. Il faut poncer légèrement quelques surplus de résine de la refermeture, mais pas grand-chose.
Du galon de 5cm est utilisé pour couvrir les découpes avant et arrière. Pour éviter que la résine ne bave partout autour des galons, la zone à encoller est délimitée avec du ruban adhésif à peinture qui sera enlevé avant que le résine ne soit sèche.
Je craignais que cette cicatrice soit moche, fragile et bien visible sur le dessus du bateau. Le résultat est tout le contraire : c'est tout à fait correct, régulier, propre, solide.
Stratification de la découpe du puits de dérive
Idem pour le puits de dérive. Après nettoyage des surplus de résine, un galon de 5cm est posé tout autour du puis de dérive. Les 7 vis du renfort à l'arrière du puits de dérive sont noyées dans la résine et le galon et elles ne bougeront pas.
Stratification des découpes des bordures gauche et droite
Les tasseaux qui avaient été placés sous la bordure pendant le collage sont pour la plupart pris dans la résine, il faut les faire sauter doucement au ciseau à bois. Les extrémités des vis sont découpées et la bordure nettoyée des bavures de résine.
Ici j'utilise un galon d'environ 3,5cm de large qui correspond à la largeur de la goulotte sous la bordure, galon que je fabrique en cousant sur 8 à 9 mètres un galon de 10cm de large en le pliant sur lui-même en 3 épaisseurs. Et donc collage du triple galon avec de la résine époxy sous les deux bordures de 4m de long.
Cette fois le bateau est bien refermé et la couture solide et étanche. Coque et pont ne fond plus qu'une pièce qui n'est pas prêt de s'ouvrir en deux !
- Jean / JMAR445 ©2020 -