Bienvenue sur cette page web qui présente la rénovation complète d'un dériveur 4.45 que j'ai réalisée en 2019 et 2020.
Bricoleur et amateur de voile légère, je partage ici mon expérience pour ceux qui seraient tentés par une rénovation similaire et qui cherchent des sources d'inspiration.
Cette page ne prétend pas présenter "La méthode à suivre"… mais une façon de faire que j'ai mise en place au fur et à mesure de la rénovation. On tiendra compte du fait que mon expérience en techniques de stratification et de résine était proche de zéro avant d'entamer ce chantier. Donc les matériaux et les solutions présentés dans ces pages doivent être considérés avec un regard critique.... Mêmes les termes utilisés pourront paraître approximatifs aux experts, et il y a certainement de meilleures options !
Le dériveur 4.45 "Pitchouli"
Le bateau est un 4.45 de 1978 construit par les chantiers Brémaud de Talmond Saint-Hilaire, en Vendée, comme l'indique la plaque d'origine. Un numéro de série "44587" est moulé et peint sous la bordure à l'arrière de la coque. Je ne sais pas vraiment à quoi il correspond (la 87e coque 4.45 du chantier ??). Une des caractéristiques de ce modèle de 4.45 est son étambrai en acier inoxydable.
La navigation avec ce bateau est vraiment très agréable, par tous les temps. Son fond autovideur est très pratique car nous le mettons à l'eau depuis la plage et souvent dans les rouleaux. Les départs sont donc parfois bien arrosés et ne pas avoir à écoper est bien utile.
... 40 ans d'âge et en mauvais état
Nous avons acheté ce dériveur d'occasion en 2005 dans le sud-ouest de la France, et on sentait déjà qu'il avait 27 ans et quelques réparations derrière lui… L'état du bateau s'est progressivement détérioré, d'autant plus qu'il est stocké bâché en extérieur toute l'année.
En 2019, après 14 années d'utilisation tous les étés, toutes les pièces d'accastillage du fond de coque avaient des problèmes de fixation, elles brinquebalaient et n'étaient plus étanches (sauf les 2 rails d'écoute de foc et le pied de mât). Les deux vis de fixation de l'étambrai au fond du bateau tournaient dans le vide et ne tenaient plus rien (mais l'étambrai était tout de même ok, bien fixé à l'avant et sur les côtés). Impossible de trouver une technique efficace pour réparer tout ça correctement de l'extérieur. Les tentatives de fixation avec du scellement chimique n'avaient pas donné des résultats terribles.
Autre problème sérieux : l'intérieur de la coque du bateau prenait beaucoup d'eau à chaque sortie, et de plus en plus, sans qu'on arrive à comprendre où étaient les voies d'eau. Des particules de bois sortaient par le nable chaque fois qu'on vidait le bateau.
La structure semblait en mauvais état : la coque et le pont étaient devenus mous, en particulier les deux bancs s'étaient cassés en deux endroits sous le poids d'un barreur un peu trapu. La coque se déformait au niveau des deux patins de la remorque de plage. J'avais dû renforcer avec une planche de contreplaqué le tableau arrière qui s'était fendu au milieu, là où il est le plus fin et où se fixe le safran.
Les précédents propriétaires avaient entièrement refait (ou fait refaire) le pied de mât qui tenait bon. Ils avaient aussi réalisé une autre réparation à l'arrière du puits de dérive par l'extérieur, mais celle-ci commençait à lâcher.
Pour ce qui est du gelcoat, toute la partie supérieure du pont était craquelée du fait du soleil et des intempéries. La coque avait été rayée en quelques endroits et il y avait quelques chocs sur l'étrave, mais rien de majeur.
Les lèvres du puits de dérive avaient pris le large depuis quelques années et les tentatives pour en recoller de nouvelles n'avaient pas marché : on naviguait avec une "frite" en mousse enfoncée dans l'ouverture du puits de dérive pour empécher l'eau de remonter dans le bateau. Plutôt efficace mais pas très commode...
En ouvrant la trappe avant, on pouvait constater une partie des dégâts mais il était totalement impossible d'accéder au milieu et à l'arrière du bateau et donc impossible de réparer l'ensemble de la coque depuis le coffre avant.
Bref ça commençait à faire beaucoup et la navigation commençait à devenir dangereuse. Chaque sortie risquait de faire empirer rapidement l'état du bateau, surtout lorsqu'on part avec pas mal de vent et de vagues et que le bateau est un peu secoué, en particulier au départ de la plage dans les rouleaux (Bretagne nord).
EMCA445
Je ne me serais probablement jamais lancé dans cette rénovation si je n'avais pas trouvé la page Web d'un internaute qui a partagé son chantier de rénovation d'un 4.45 quasi identique au mien : emca445.wordpress.com. Merci à toi pour cette page et pour tes conseils !
Comme indiqué dans la page emca445, cette rénovation complète est faisable mais ce n'est pas une petite affaire. Il faut ouvrir le bateau en deux, un peu comme on ouvre une huitre !
Ensuite j'ai rénové à ma façon. En particulier n'ayant pas trouvé à un prix abordable un nid d'abeille similaire à celui utilisé par emca445, j'ai opté pour une rénovation quasi entièrement réalisée avec de la mousse de polystyrène extrudé et de la stratification à la résine époxy. Et pour faire tout ça, je me suis mis aux techniques de la résine et de la stratification, j'ai dû acheter pas mal de matériaux et quelques outils spécifiques, et trouver un certain nombre de solutions par moi-même car il n'y a pas de procédé ou de manuel standard pour ce genre de chantier...
Je dois aussi remercier la société Résine et Moulages située juste à côté
de Toulouse (Aucamville) pour leurs conseils et leurs explications donnés avec
pédagogie et patience et qui me furent très utiles.
Durée du chantier
Par contre je n'avais vraiment pas bien estimé le temps qu'il faudrait y consacrer ! Le chantier s'est étalé sur 15 mois, d'avril 2019 à juin 2020, certes avec une intensité assez variable. C'est long… Au total nous y avons consacré de nombreux week-end, journées et soirées, bref plusieurs centaines d'heures de boulot. Le COVID-19 ayant débarqué en mars 2020 au 2/3 de la rénovation, ce chantier fut une bonne façon de se vider la tête après des jours sans fin de télétravail et de téléconférences.
J'ai été aidé par un neveu très efficace pendant les 4 premiers mois en 2019. Et il n'y a pas à dire, travailler à deux, c'est très sympa et ça va plus que deux fois plus vite… Merci cher neveu pour ton aide énergique et ces moments passés ensemble dans la poussière et les vapeurs de résine !
Les deux dernières pages du site présentent d'une part l'outillage, le matériel et les matériaux dont nous avons eu besoin, ainsi qu'une estimation du budget dépensé, et d'autre part une galerie de l'ensemble des photos.
Références
Si vous souhaitez me contacter : JMAR445 chez free point fr.
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